J’ai lancé mon podcast il y a 3 mois. En réalité, j’y pensais depuis 3 ans. La première fois, c’était avec un client qui était animateur radio. Je l’avais même mis en relation avec un autre client afin qu’il puisse l’interviewer. A l’époque, j’avais très envie d’être à sa place….
J’ai souvent beaucoup d’idées, je pense que c’est une de mes forces. Mais je commence à être moins douée quand il s’agit de les mettre en application. Enfin, c’est ce que je me racontais… Bref, je constatais que j’avais très envie de le faire mais je procrastinais. Je me sentais dépassée par le projet. Pourtant, l’exercice de l’interview, de la discussion, c’est le cœur de mon métier et j’avais clairement identifié à qui je pouvais le proposer.
Il y a quelques jours, j’ai fait un lien que je n’avais jamais fait jusqu’ici. Quand j’étais petite avec mes cousins, nous nous amusions à inventer des histoires et à nous enregistrer. À l’époque, nous n’avions qu’un enregistreur de base mais nous avons créé plusieurs épisodes dont toute la famille parle encore. L’exercice de m’enregistrer ne date donc pas d’hier, j’aime faire ça depuis toujours !
Mon frère vidéaste m’a beaucoup entendu parler de ce projet de podcast couplé à de la vidéo. Je me souviens d’un départ en vacances où je lui ai laissé un vocal en lui expliquant ce que j’imaginais… C’était WAHOU !
Par ailleurs, il faut noter que je suis une fan de podcasts, mes références : « InPower » de Louise Aubery, Isabelle Autissier, « Le gratin » de Pauline Laigneau et surtout « Génération Do It Yourself » de Matthieu Stefani. C’est mon média de prédilection et il s’inscrit parfaitement dans mon quotidien. Mes trajets en voiture, mes séances de running, lors de la préparation des repas etc. L’arrivée des podcasts dans ma vie est une source d’apprentissage permanent. J’ai donc souvent des écouteurs dans les oreilles.
J’avais comme référence des personnes qui ont la chance d’interviewer des pointures comme Jacques Atali, Léa Salamé, Christophe André mais aussi des fondateurs d’entreprises ultra-inspirantes.
Bref, en janvier 2022, j’échange une nouvelle fois avec mon frère vidéaste de ce projet (dont je parle donc depuis 2 ans 1/2) et il me dit : “Bon, on le fait ! On programme ça !” Mon frère (@lucienmichiels) est un vidéaste professionnel. Il filme de beaux évènements sur des gros budgets. La garantie d’un rendu de qualité !
Me voilà donc lancée… (enfin, il me faut quand même 3 mois…). Car pour le coup, il s’agit d’amortir le budget et donc de faire le tournage de trois épisodes sur une journée. Ma maison est aménagée, il y a trois caméras, une belle mise en scène et trois anciens clients.
Je vois grand, je prends du plaisir mais c’est quand même beaucoup de contraintes. Mon frère réalise rapidement le montage qui est top « you’re the best » @Lucien michiels. Et là, je mets encore 2 mois à publier les vidéos.
Pourquoi ? À nouveau, parce que ce que j’imagine est énorme et que je ne dispose pas des compétences pour réaliser cette énormité.
Vous imaginez envisager de démarrer l’alpinisme en commençant par l’Everest ? C’est un peu ça… En gros, c’est comme si j’aimais la randonnée, j’adorais la montagne, le ski et l’escalade et que j’ambitionnais de faire l’ascension du plus haut sommet pour démarrer… Je ne me trompe pas d’activité mais la cible que je vise est bien trop grande. Et clairement inaccessible ! Et mon cerveau le sait. Il va donc me freiner… Et là, on va parler de procrastination. On va se raconter une histoire qui dit que je n’ai pas vraiment envie, que j’ai peur, que je ne suis pas assez motivée.
À ce moment-là, j’ai l’impression que si je rate le lancement, mon contenu ne sera jamais regardé. Or, je n’ai pas les compétences en motion design pour créer des vidéos de teasing comme le font mes podcasteurs préférés. Je me suis lancée sur Instagram il y a 6 mois et n’ai qu’une centaine d’abonnés et la chaine YouTube n’ai même pas créée…
Je finis quand même par publier ce contenu… J’ai d’excellents retours de ceux qui l’écoutent mais ce n’est clairement pas le lancement du siècle…
Après tout ça, j’ai regardé tout ce qui m’avait déplu dans le processus : l’organisation, le budget alloué, les caméras, la mise en scène, la pression du résultat et surtout, la dépendance logistique.
Et je me suis demandé s’il y avait une façon de faire différente.
La solution était toute trouvée : Un format audio (qui convient mieux à mes clients), l’apprentissage du montage pour être autonome (et en plus maintenant j’adore ça !), et surtout un objectif revu ! L’obstacle était le chemin !
Aujourd’hui, la vocation de ce podcast me correspond beaucoup plus : « je souhaite “juste” mettre en lumière des personnes qui ont osé ». Je n’ai pas de grands fondateurs d’entreprises, de philosophes, d’instagrameurs aux milliers de followers mais je permets à des personnes en plein changement pro de se projeter et cela a une utilité au quotidien : les clients que j’accompagne et à qui je transmettais des histoires peuvent maintenant les écouter. Et rien que pour cette raison, ce projet a du sens pour moi et je ne procrastine plus du tout !
Ce que je souhaite vous transmettre à travers cette histoire, c’est de réfléchir à la manière de faire si vous observez que vous procrastinez, ce n’est peut-être pas le projet qui est à remettre en question mais la manière dont vous l’envisagez.